Le Domaine du Montmarin est devenu un chantier naval sous l’impulsion de Benjamin Dubois, propriétaire du Domaine à partir de 1782, et grâce à la fortune qu’il a amassé en armant en course durant la guerre d’indépendance d’Amérique.
La position géographique du Domaine, ancré au fond d’une baie abritée dans l’estuaire de la Rance (dernière baie abritée en eau profonde de l’estuaire de la Rance), en fait le lieu idéal pour y construire un important chantier naval.
Un bassin asséchable construit par Dubois permet de construire une dizaine de navires simultanément et les berges environnantes accueillent alors une multitude de professions autour du bassin : tonnelleries, forges, taillanderies, serrureries, sculpteurs, hangars.
Dubois décroche des contrats pour la construction de vaisseaux de la Marine Royale et est anobli par Louis XVI.
La révolution malmène le chantier et son propriétaire qui fut un temps incarcéré. L’instabilité politique et économique de l’époque puis les guerres d’empire qui suivirent, furent fatales au chantier naval du Montmarin, pourtant repris entre temps par le fils de Dubois.
Le bassin du chantier naval est transformé en Moulin à Marée.
Dans les archives, il est dit que plus de 1 200 ouvriers gravitaient autour du chantier aux différents postes énumérés sur le plan, à savoir :
taillanderie – mâture – cabestan – four à brique – magasin à bois de sapin du nord – magasin aux avirons et ustensiles – tonnellerie – salle des gabaris – magasin au charbon de terre – magasin au vieux fer – ateliers de poulairie – sculpture – peinture – menuiserie – manufacture de cordages de fil de caren – clouterie – serrurerie – forges – four à biscuits – bluterie – pressoir – grenier à bled…
… et qu’il en sortit plus de 300 navires.